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La Suisse dit adieu à ses réserves de café

Le café en suisse

L’Office fédéral pour l’approvisionnement économique du pays (OFAE), un organe Suisse chargé de gérer les stocks d’aliments du pays a pour projet (la décision devrait être scellée sous peu) de retirer le café des réserves obligatoires.

Ces réserves, que peu de pays prennent le soin de constituer, ont un but principalement psychologique, notamment si le pays venait à entrer en guerre ou que la production mondiale venait à brutalement chuter (dans le cas du café, bien évidemment, le pays importe 100% de sa consommation). Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ce programme (appelé le Plan Wahlen) est en place depuis les années 40.

Le « plan Wahlen » et le rationnement alimentaire permettent aux couches les plus pauvres de surmonter la guerre. A la place du café, on boit du succédané de chicorée, la viande est encore rare dans les années 50 et ne fait toujours pas partie du menu quotidien.Extrait du livre « La Suisse et son patrimoine industiel » – Hans-Peter Bärtschi

L’OFAE met en avant deux arguments :

  • L’apport calorique du café ne justifie pas sa classification en bien « vital ». En somme, en cas de guerre, le café n’aurait aucun apport nutritionnel efficace pour la population.
  • Les risques de pénurie du café sont faibles, et même si la production baisse dans une région du monde, d’autres pays continueront à suffisamment exporter.

Ce sont donc des réserves de café estimées à la consommation de 3 mois (un peu plus de 15000 tonnes) qui ne devront plus obligatoirement être stockées par les 15 entreprises missionnées par l’état (les stocks sont définis par l’état mais faits à titre privé).

Alors pourquoi cette histoire fait-elle le tour de la presse internationale ? Probablement car, comme je le dis plus haut, c’est une décision assez unique dans le pays et même au niveau mondial, alors même que la Suisse est le troisième plus gros consommateur de café en nombre de tasses par personne (quelque 1130 tasses par an). N’oublions pas également que le café vert ne se garde pas éternellement, et que le réapprovisionnement régulier des stocks représente un coût non négligeable, sans doute à la source de quelques tensions internes.

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