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Les défis d’une plantation de café biologique

Dans un podcast récent de la Specialty Coffee Association, (ep. 41 : The Challenges of Being a Biological Coffee Farmer), Tim Wendelboe, internationalement connu pour avoir été meilleur barista au début des années 2000 et désormais pour son Coffee Shop à succès à Oslo, Norvège, explique comment et pourquoi il a décidé de se lancer dans la production de café biologique, en Colombie.

Il est intéressant, par la voix de Tim, de voir les énormes difficultés qu’un agriculteur bio peut trouver, encore plus dans la culture d’un arbuste aussi capricieux. Pêle-mêle :

  • Être producteur de café ne s’invente pas, même pour un fin connaisseur du café.
  • Une présence sur place (sur le lieu de culture) est un avantage indéniable. Ce qui peut paraître logique, mais ce n’est pas le cas de Tim, pour lequel la distance en la Norvège et la Colombie ralentit la croissance de sa ferme. Un partenaire sur place se charge de lui envoyer des photographies et informations régulièrement.
  • À défaut de pesticide, la place du compost est primordial. Sa consistance n’est, là encore, pas le fruit du hasard et a demandé à Tim de nombreuses collaborations avec des agronomes et biologistes pour fabriquer LE compost qui s’adapterait le mieux à son sol et à ses caféiers. Tim avoue par ailleurs avoir subi de nombreux échecs avant de fabriquer un compost de qualité.
  • Même dans un pays reconnu pour l’excellence de son café, toutes les terres ne sont pas fertiles et de qualité. De fait, la terre de la parcelle achetée par Tim présentait une activité microbiologique très pauvre, et un gros défi a été de planter les bons arbres (en plus des caféiers) pour donner à la terre les nutriments nécessaires au nourrissage des variétés de caféiers, en l’occurrence le Geisha, le Typica et le Caturra (utilisé depuis une 40aine d’années en Colombie).
  • Le fait, bien sûr, que le bio prend plus de temps et nécessite une attention de tous les instants. Il n’y a qu’à voir les vagues de plantations / pertes / plantations / pertes / etc. vécues par Tim pour en conclure qu’il faudra (selon ce dernier) entre 5 et 10 ans pour avoir une production conséquente.

Au-delà de ces difficultés, force est de constater que démarrer une aventure dans la production de café bio semble vraiment passionnant, et la satisfaction de produire ses propres grains en ayant répondu à des défis techniques majeurs n’en est que plus grande.

Écoutez le talk de Tim Wendelboe :

Notez que le podcast est en anglais (pris à l’occasion de l’événement de baristas Colab, début 2018).

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